Il y a de ces photos ineffables. Le sujet est exposé devant l’objectif et ressent naturellement une émotion immédiate, tel un surgissement instinctif, originel. Sans apprêt ni apparat, sans directive ni recommandation. Naghmeh est d’une beauté absolue, et même si ce portrait fait partie d’un projet plus vaste de la photographe Iranienne Nawsha Tavakolian, le sujet est laissé à lui-même, dans une forme d’intimité. Cette photo est l’histoire d’une rencontre. Naghmeh est une jeune femme populaire à Téhéran, la photographe, elle, a choisie de photographier à travers le monde le visage de la jeunesse dans sa simplicité la plus instantanée et de proposer son travail à l’agence Magnum. L’agence, après avoir sélectionnée des centaines de photos de très nombreux photographes à créée une collection qu’elle a intitulée « Intimity ». Les photos sont prises dans la rue, les cafés, dans des voitures et autres lieux où la jeunesse se retrouve habituellement. Mais cette photo de Naghmeh a cette aura particulière qui la rend infiniment énigmatique. Nawha Tavakolian ne s’explique toujours pas pourquoi le jour de la prise de vue il régnait un étrange silence dans cette rue de Téhéran, et surtout cette soudaine expression de tristesse sur le visage de Naghmeh, au point de faire naître chez elle quelques larmes. Comme si elle est voulait me démontrer quelque chose révèle la photographe. Ensuite, le modèle a dit tranquillement au revoir et a prit la première rue sur la gauche. Depuis lors, on demande inlassablement à Nawsha Takavolian cette même question qui ne trouve aucune réponse : Pourquoi cette jeune femme à l’air si triste ?