Gould vibrations

 

Toute chose est disproportionnée dans cette histoire. L’inévitable chaise pliable et sciée est là ! Sans elle, rien ne se serait jamais passé, nous dit la légende jamais avare en outrance.
L’autre objet fétiche est le piano Steinway aux réglages millimétrés, tendu à l’extrême pour gagner encore en fluidité, en clarté. Mais tout cela n'est rien si l'on ne posséde pas l’oreille absolue et une mémoire musicale prodigieuse.

Une gestuelle unique, conférant une improbabilité aux exécutions de Glenn Gould. Voûté, le visage chutant sur le clavier, les mains à plats, sa virtuosité n’est pourtant que plus révèlée. La vélocité des doigts qui effleurent, se posent, les mains, elles, s’opposent et se croissent avec frivolité.

Accompagnant ses interprétations de chants à peine perceptibles, Gould est instrument. La magie opère définitivement quant ils se rejoignent, Bach convoqué une fois encore transcendera le pianiste.    

Mille fois interprétées, Gould réinventait à chaque fois les Variations Goldberg du Maître d'Eisenach.