Feu ! Chatterton

Feu! Chatterton est l’un des groupes musicaux du moment dont les paroles ne déçoivent jamais. C’est simple, on parle souvent d’eux comme du « plus littéraire des groupes de rock ». Ça vole haut, c’est poétique, engagé et peuplé de références littéraires. Les commentaires postés sous leurs clips le résument bien : « À écouter d’urgence pour tout amoureux de la langue de Molière », « Enfin un groupe qui m’a fait ouvrir un dictionnaire »... Leurs textes sont mélancoliques, ils évoquent des souvenirs rêveurs et des romances torturées. Mais en parcourant plus en profondeur les paroles de leur troisième album, Palais d’Argile, sorti en mars 2021 et qu’ils défendent cet été dans tous les festivals, on y découvre presque une ode à l'écologie, et une invitation à revenir à l’essentiel, à nous éloigner des écrans pour se reconnecter à la nature, à la matière première, loin des pixels. Autrement dit, une réflexion profonde sur nos vies modernes. Les cinq complices de Feu! Chatterton sont depuis leurs débuts des ovnis dans la scène musicale française. Leurs textes sont extrêmement travaillés, presque érudits, ils utilisent des références que peu de gens de leur âge possèdent encore, citent les Romantiques et Apollinaire en interview, jonglent avec les mots et les images, reprennent des poèmes de Yeats ou de Prévert. Surtout, dans ce troisième album, ils s’engagent, quand de nombreux groupes et chanteur·se·s de leur génération continuent de chanter l’amour et le soleil d’été. Palais d’Argile est un album à part, théâtral, aux chansons longues - d’une durée moyenne de cinq minutes et pouvant même aller jusqu’à neuf minutes - qui offrent donc le temps de développer une parole profonde.